
Quand et pourquoi faire lire ses textes ?
Avec les outils actuels mis à la disposition de toutes et tous, chacun se croit en mesure d’écrire un livre, de corriger les fautes, de mettre en page, d’illustrer, de ventre en auto-édition. Si, – sur le papier – tout le monde peut le faire, dans l’absolu bien peu le font et, encore moins, le font bien. D’où l’intérêt de faire lire ses textes avant l’envoi chez un éditeur.
À votre avis combien de manuscrits (on parle de tapuscrits, désormais plus personne n’écrit au stylo et encore moins à la plume) à votre avis donc combien une maison d’édition célèbre reçoit-elle de propositions de livres par jour ? 5 ? 10 ? 20 ? Plus ?
Évidemment plus.
Avec les développements des outils sus cités et celui des réseaux sociaux qui autorisent tous les espoirs et aussi, malheureusement, tous les débordements, plus personne n’hésite à « produire ». Et, pardon de vous frapper au coin du bon sens, mais il ne vous aura pas échappé combien dans cette production, il y a de déchets. Il ne s’agit pas ici de noyer dans l’œuf toutes les créativités, mais il faut admettre que tout le monde ne possède pas le don d’écrire. Certains textes, au prétexte qu’ils sont le reflet d’une histoire vécue, sont considérés comme des chefs-d’œuvre par leurs géniteurs. Eh bien non ! La bonne volonté ne suffit pas. La vraie vie n’est pas un film hollywoodien ou une série Netflix à succès. Écrire un livre demande ténacité, technique, savoir-faire, capacité de jeter, de remettre en question, de censurer son égo…
Bref, c’est un boulot É-NOR-MEEUUUUH !
Donc si, quelque part dans votre petit coin, vous avez produit un nombre conséquent de pages, en vous échinant chaque jour depuis des mois ou des années sur vos feuilles, il est strictement interdit de bousiller ce phénoménal travail, en l’envoyant tel quel chez les éditeurs. C’est là qu’il faut IMPERATIVEMENT faire relire.
Pour donner à votre texte toutes ses chances, il lui faut un regard extérieur. Quelqu’un qui saura entendre vos mots, leur rythme particulier et la musique générale de l’ensemble chapitre après chapitre.
À ce stade, seule compte une chose : convaincre un éditeur. Il s’agit donc de lui proposer une version A++ pour donner à vos idées une chance d’être perçues comme il se doit, sans faute d’orthographe, sans faute de syntaxe, sans répétition inutile.
Bref, il vous faut donner à lire un véritable livre !
Quant à la question quand ?
Quand vous pensez que vous avez tout dit !
Judith Lossmann